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d’elle venait le sable resté intact et non remué. Il est probable que la majeure partie de cette terre avait été enlevée de la partie supérieure du champ par la pluie, et que les fragments de pierres et de briques, etc. ont dû venir des ruines immédiatement adjacentes.

Au premier abord, il semble surprenant qu’un champ de terre légère et sablonneuse ait été cultivé et labouré pendant de longues années, sans qu’on ait découvert trace de ces bâtiments. On ne soupçonnait même pas l’existence des restes d’une villa romaine si près de la surface du sol. Mais la chose surprendra moins, si l’on admet que, ainsi que le bailli le croit, le sol n’ait jamais été labouré à plus de 4 pouces de profondeur. Certainement, quand le sol a été labouré pour la première fois, le pavé et les ruines des murs environnants devaient se trouver recouverts d’au moins 4 pouces de terre, sans cela l’assise de béton en décomposition aurait été entamée par le soc de la charrue, les tesserœ auraient été arrachées et amenées à la surface, et le sommet des vieux murs renversé.

Tout d’abord, quand on déblaya le béton et les tesserœ sur une surface de 14 pieds sur 9, le sol était revêtu de terre tassée sous les pieds des ouvriers, et ne montrait rien qui prouvât qu’il avait été percé de galeries par les vers ; la terre fine de la surface ressemblait bien d’une façon exacte à celle accumulée en beaucoup d’endroits et dont on savait avec certitude qu’elle l’avait été par les vers, mais il ne paraissait cependant guère possible que cette terre eût été apportée par les vers de dessous un sol intact en appa-