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À Stonehenge, quelques-unes des pierres druidiques de la rangée externe sont maintenant couchées, elles sont tombées à une époque reculée, mais inconnue, et se sont enterrées à une profondeur assez grande dans le sol. Des bordures de gazon en pente les entourent, bordures sur lesquelles on voit des déjections de fraîche date. Tout près de l’une de ces pierres couchées, qui avait dix-sept pieds de long, 6 de large et 28 1/2 pouces d’épaisseur, on creusa un trou, et ici la terre végétale était épaisse d’au moins 9 1/2 pouces. À cette profondeur, on trouva une pierre de silex et, un peu plus haut, d’un côté du trou, un fragment de verre. La base de la pierre gisait à peu près à 9 1/2 pouces au-dessous du niveau du sol environnant, et sa surface supérieure le dépassait de 19 pouces.

On creusa aussi un trou tout près d’une autre pierre de grande taille qui, en tombant, s’était brisée en deux ; à en juger par l’aspect décomposé des deux bouts fracturés, cette chute devait avoir eu lieu il y avait bien longtemps. La base était enterrée à une profondeur de 10 pouces, comme on le constata en enfonçant horizontalement au-dessous, dans le sol, une pique de fer. La terre végétale qui formait la bordure recouverte de gazon s’élevant en pente tout autour de la pierre, avait 10 pouces d’épaisseur, et beaucoup de déjections y avaient été déposées depuis peu. Il fallait bien que cette terre fût apportée de dessous sa base par les vers ; car, à 8 toises de la pierre, la terre n’avait que 5 1/2 pouces d’épaisseur (à la profondeur de 4 pouces, il se rencontra un morceau