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démoli 35 ans avant que j’y vienne, et on avait enlevé tous les décombres à l’exception de trois grosses pierres de grès quartzeux, que l’on pensa pouvoir utiliser par la suite. Un vieil ouvrier se rappelait qu’elles avaient été laissées sur une surface nue de fragments de briques et de mortier, tout près des fondations du four ; mais la surface environnante était maintenant partout couverte de gazon et d’humus.

Les deux plus grosses de ces pierres n’avaient pas été remuées depuis ; et il n’aurait pas été facile de le faire, car, lorsque je les fis enlever, il me fallut deux hommes armés de leviers. Une de ces pierres, et ce n’était pas la plus grande, avait 64 pouces de long, 17 de large et de 9 à 10 d’épaisseur. Le milieu de sa surface inférieure faisait tant soit peu saillie ; et cette partie reposait encore sur des fragments de brique et du mortier ; le récit du vieil ouvrier avait donc été exact. Au-dessous des décombres de briques, on trouva le sol naturel, sablonneux et plein de fragments de grès ; il n’aurait guère pu céder que très peu, si même il l’avait pu, sous le poids de la pierre ; c’eût été tout autre chose si le sous-sol avait été d’argile. La surface du terrain, sur une distance d’environ 9 pouces, tout autour de la pierre, s’élevait graduellement jusqu’à elle, et tout près de celle-ci, elle était, dans la plupart des points, environ 4 pouces au-dessus du niveau environnant. La base de la pierre était enterrée de 1 à deux pouces au-dessous du niveau général, et sa surface supérieure faisait saillie d’environ 8 pouces au-dessus de ce niveau, c’est-à-dire d’à peu