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dissolution de la craie, la matière insoluble, y compris un grand nombre de silex non roulés de toutes les grandeurs, est restée à la surface et forme un lit d’argile rouge et ferme, remplie de cailloux et généralement d’une épaisseur de 6 à 14 pieds. Au-dessus de l’argile rouge, partout où le sol a longtemps été un pâturage, il y a une couche de terre végétale épaisse de quelques pouces et d’une couleur foncée.

Le 20 décembre 1842, une quantité de craie en fragments fut éparpillée tout près de ma maison sur une partie d’un champ qui servait de pâturage depuis au

    posée d’argile rouge avec silex, s’affaisse aussi avec lenteur et tend à combler les fosses ou cavités. Mais grâce probablement aux racines des plantes, la partie supérieure de l’argile rouge tient bon plus longtemps que les portions inférieures, et elle forme ainsi un toit qui tôt ou tard s’écroule comme dans les cinq cas mentionnés. Le mouvement d’affaissement de l’argile peut se comparer à celui d’un glacier, mais il est incomparablement plus lent et ce mouvement explique un fait singulier, c’est que les silex fort allongés qui sont incrustés dans la craie dans une position à peu près horizontale, se trouvent d’ordinaire placés à peu près ou tout à fait verticalement dans l’argile rouge. Ce fait est si commun que c’est leur position naturelle pour les ouvriers. Je pris d’une façon grossière la mesure d’un de ces silex disposés verticalement et il avait la même longueur et presque la même épaisseur que mon bras. Ces silex allongés doivent arriver à occuper leur position verticale. d’après le même principe qui fait qu’un tronc d’arbre abandonné sur un glacier acquiert une position parallèle à la ligne de motion. Les silex qui forment dans l’argile presque la moitié de la masse, sont très souvent brisés, mais ni roulés, ni rongés ; et cela peut s’expliquer par leur pression mutuelle, pendant l’affaissement de la masse entière. Je pourrais ajouter qu’ici la craie parut avoir été recouverte à l’origine en certains points d’un mince lit de sable fin, avec quelques cailloux de silex parfaitement arrondis, datant probablement de la période tertiaire ; car souvent du sable de ce genre remplit en partie les fosses ou cavités les plus profondes dans la chaux.