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fondeur de 10 à 12 pouces au-dessous de la surface du sol.

Une pièce de terre inculte, marécageuse, fut séparée par une clôture, drainée, labourée, hersée et couverte en 1822 d’une couche épaisse de marne calcinée et de cendres. On y sema des graines d’herbe, et maintenant elle fournit un pâturage assez bon, mais grossier. En 1837, c’est-à-dire 15 ans après l’amendement, on creusa des trous dans ce champ, et dans le diagramme ci-après (fig. 5) réduit de moitié de la grandeur naturelle, nous voyons que le gazon était épais d’un pouce, et qu’au-dessous de lui il y avait une assise de terre végétale de 2 pouces ½ d’épaisseur. Cette assise ne contenait des fragments d’aucune espèce ; mais au-dessous il y avait une assise de terre, d’un pouce et demi d’épaisseur, pleine de fragments de marne calcinée, sautant aux yeux par leur couleur rouge, l’un d’eux près du fond était long d’un pouce ; et en outre il y avait d’autres fragments de cendres de charbon avec quelques cailloux blancs de quartz. Au-dessous de cette couche, à une profondeur de 4 pouces ½ de la surface, on rencontra le sol primitif noir, tourbeux, sablonneux, contenant quelques cailloux de quartz. Ici donc ces cendres et les fragments de marne calcinée avaient été recouverts dans le cours de 15 ans d’une assise de terre végétale fine, épaisse seulement de 2 pouces et demi, sans compter le gazon. Six ans et demi plus tard, ce champ fut examiné de nouveau, et les fragments se trouvaient alors à une profondeur de quatre à cinq pouces au-dessous de la surface. Ainsi dans cet