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sur un champ de bonne pâture qui ne fut pas labouré depuis. On creusa quelques trous carrés dans ce champ au commencement du mois d’octobre 1837 ; et les sections montrèrent une assise de tourbe, formée par l’entrelacement des racines des herbes, d’un demi-pouce d’épaisseur, au-dessous de laquelle on pouvait voir, à une épaisseur de 2 pouces ½ (à trois pouces par conséquent de la surface) de la chaux en poudre ou en petits morceaux formant une assise se poursuivant tout autour des faces verticales des trous. Le sol au-dessous de l’assise de chaux était ou bien du gravier ou bien du sable grossier, et il différait fort par son aspect de la fine terre végétale de couleur claire située au-dessus. Des cendres de charbon avaient été répandues sur une partie de ce même champ en 1833 ou en 1834 ; et quand les trous que je viens de dire furent creusés, c’est-à-dire après un intervalle de 3 à 4 ans, les cendres formaient une ligne de taches noires tout autour des trous, à une épaisseur d’un pouce au-dessous de la surface, parallèlement à la blanche assise de chaux et au-dessus d’elle. Sur une autre portion de ce champ, on avait répandu des cendres, seulement à peu près six mois auparavant, et alors elles étaient ou bien encore à la surface ou bien étaient enchevêtrées parmi les racines des herbes ; c’est là que je vis le commencement du travail d’enfouissement, car des déjections de vers avaient été accumulées sur plusieurs des fragments de plus petite taille. Quatre ans et ¾ plus tard, ce champ fut examiné de nouveau, et maintenant les deux assises de chaux et de cendres se trouvaient