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de vers de terre, là même où l’on voit à peine quelques déjections à la surface. » On trouve là une espèce gigantesque, mais très rare, dont les galeries sont parfois même de 2 centimètres ou à peu près 4/5 de pouce de diamètre, et ces galeries paraissent pénétrer à une grande profondeur dans le sol.

Dans le climat sec de la Nouvelle Galles du Sud, je ne m’attendais guère que les vers fussent communs ; mais M. le Dr  G. Krefft de Sidney, à qui je me suis adressé, m’affirme que, d’après les renseignements recueillis auprès de jardiniers et d’autres personnes, et d’après ses propres observations, leurs éjections y abondent. Il m’en a envoyé quelques-unes recueillies après une forte pluie ; elles consistaient en petites boulettes, d’environ 0,15 pouce de diamètre ; et la terre sablonneuse noircie dont elles étaient formées tenait encore avec beaucoup de force.

Feu M. John Scott, du Jardin botanique près de Calcutta, a fait pour moi nombre d’observations sur les vers qui vivent sous le climat chaud et humide du Bengale. Les déjections abondent presque partout, dans les fourrés comme en plein champ, et même davantage qu’en Angleterre, pense-t-il. Quand l’eau a quitté les champs de riz inondés, toute la surface est bientôt parsemée de déjections, fait qui surprit beaucoup M. Scott, car il ne savait pas combien les vers peuvent vivre longtemps sous l’eau. Ils donnent beaucoup de besogne dans le Jardin botanique, « car quelques-unes de nos plus belles pelouses ne peuvent, dit-il, être tenues tant soit peu en ordre qu’en les passant presque tous