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Par la gelée et le dégel, les mouvements étaient deux fois aussi considérables. Ces observations ont été faites par mon fils Horace qui publiera par la suite un compte-rendu des mouvements de cette pierre pendant des saisons successivement humides et sèches, et des effets qu’a eus la circonstance que le sol était miné au-dessous par les vers. Maintenant, quand le sol gonfle, s’il est traversé de trous cylindriques, comme les galeries de vers, les parois de celles-ci tendent à céder et sont pressées vers l’intérieur ; par conséquent, dans les parties plus profondes (à supposer que le tout soit pénétré d’une même quantité d’humidité) en raison du poids plus considérable du sol placé au-dessus et qui doit être soulevé, ces parois céderont davantage que dans les parties voisines de la surface. Quand le sol sèche, les parois se retirent un peu et les galeries s’élargissent d’autant. Leur élargissement par la contraction latérale du sol ne sera pourtant pas favorisé, mais plutôt combattu par le poids du sol placé au-dessus.

Distribution des vers. — Les vers de terre se trouvent dans toutes les parties du monde, et quelques-uns de leurs genres ont une extension énorme[1]. Ils habitent les îles les plus isolées ; ils se trouvent en foule en Islande et on sait qu’ils existent dans les Indes Occidentales, à Ste-Hélène, à Madagascar, à la Nouvelle-Calédonie et à Tahiti. Dans les régions antarctiques, on a des vers de l’île de la Désolation décrits par Ray Lankester ; et moi-même j’en ai trouvé aux

  1. Perrier, Archives de Zoolog. expér. tome 3, p. 378, 1874.