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s’écroulent ; car, comme nous le verrons dans le chapitre suivant, la terre fine évacuée par les vers, éparpillée d’une manière uniforme, constituerait en bien des endroits au bout d’un an une assise de 1/5 de pouce d’épaisseur ; ainsi, de quelque façon que ce soit, cette quantité considérable n’est pas déposée à l’intérieur des vieilles galeries hors d’emploi. Si les galeries ne s’écroulaient pas, le sol entier serait d’abord tout criblé de trous jusqu’à une profondeur d’environ 10 pouces, et en cinquante ans il resterait un espace creux sans support, de 10 pouces de profondeur. Les trous laissés par la décomposition des racines de formation successive des arbres et des plantes doivent également s’affaisser avec le temps.

Les galeries des vers descendent verticalement ou un peu obliquement, et là où le sol est quelque peu argileux, on n’a pas de peine à croire que les parois s’écroulent ou glissent vers le dedans par un temps très humide. Mais quand le sol est sablonneux ou mêlé de très petites pierres, il n’est pas assez visqueux pour s’écrouler vers l’intérieur même par le temps le plus humide ; alors un autre agent peut entrer en scène. Quand il a beaucoup plu, le sol se gonfle, et comme il ne peut s’étendre latéralement, sa surface s’élève ; pendant la sécheresse elle s’affaisse de nouveau. Une grosse pierre plate avait, par exemple, été placée à la surface d’un champ ; elle s’affaissa de 3,33 mm. du 9 mai au 13 juin, pendant qu’il faisait sec, et du 7 au 19 septembre, elle s’éleva de 1,91 mm., il était tombé beaucoup de pluie dans la dernière partie de ce temps.