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même de ces feuilles, mêlées de fragments d’autres espèces de feuilles, entraînées à 4 ou 5 pouces de profondeur. Souvent, comme nous l’avons déjà indiqué, les vers restent longtemps à proximité de l’ouverture de leurs galeries, à cause de la chaleur, ce semble ; et les constructions en forme de panier constituées par les feuilles empêchent leur corps de se trouver immédiatement en contact avec la terre froide et humide. La surface des feuilles de pin ayant toujours été trouvée propre et presque polie, il est bien probable que les vers avaient l’habitude de reposer sur elles.

Les galeries qui pénètrent avant dans le sol sont terminées en général ou du moins souvent par un petit élargissement ou chambre. C’est là que, d’après Hoffmeister, un ou plusieurs vers passent l’hiver enroulés en pelote. M. Lindsay Carnagie m’a autrefois communiqué (en 1838) qu’il avait examiné un grand nombre de galeries de vers au-dessus d’une carrière de pierre en Écosse, où l’argile à galets et la terre végétale au-dessus venaient d’être déblayées et avaient laissé ainsi une petite falaise verticale. Dans plusieurs cas, la même galerie était un peu élargie en deux ou trois points l’un au-dessous de l’autre ; et toutes les galeries se terminaient par une chambre plus spacieuse, à une profondeur de 7 à 8 pieds de la surface. Ces chambres contenaient une grande quantité de petits morceaux tranchants de pierre et des cosses de graines de lin. Elles doivent avoir aussi contenu des graines vivantes, car au printemps suivant, M. Carnagie vit des pousses de graminées sortir de quelques-unes des chambres ouvertes.