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ont trois pouces de longueur, on tire des lignes parallèles à la base et espacées d’un pouce l’une de l’autre, le triangle sera divisé en trois parties de longueur égale. Maintenant, si les vers saisissaient indifféremment et au hasard une partie quelconque, ils prendraient assurément la partie ou division basilaire bien plus souvent qu’aucune des deux autres. Car l’aire de la partie basilaire est à celle de la partie apicale comme 5 à 1, de sorte que la chance que la première aurait d’être introduite dans la galerie par voie de succion, serait de 5 à 1, comparée avec la partie du sommet. La base offre deux angles et le sommet un seulement, de sorte que, indépendamment de la grandeur des angles, elle aurait deux fois autant de chances que le sommet d’être engloutie dans la bouche d’un ver. On doit cependant déclarer que l’angle du sommet n’est pas souvent saisi par les vers ; ils s’adressent de préférence au bord à quelque distance de lui d’un côté ou de l’autre. J’en juge ainsi pour avoir, en 40 cas sur 46, dans lesquels des triangles avaient été transportés dans les galeries par la région voisine du sommet, trouvé que la pointe s’était repliée en arrière à l’intérieur de la galerie sur une longueur de 1/20 de pouce à un pouce. Enfin, la proportion entre les bords des parties basilaire et culminante est de 3 à 2 pour les triangles larges, et de 2½ à 2 pour les étroits. En considérant ces différentes circonstances, on pourrait certainement s’attendre, en supposant que les vers saisissent au hasard les triangles comme ils se présentent à eux, qu’une proportion bien plus considérable aurait été trans-