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PLANTES GRIMPANT À L’AIDE DES FEUILLES.

Cette plante présente une particularité que je n’ai observée chez aucune plante volubile[1] ou grimpant à l’aide des feuilles, savoir, que les jeunes entre-nœuds de la tige sont sensibles à un contact. Quand un pétiole de cette espèce saisit un bâton, il entraîne vers celui-ci la base de l’entre-nœud ; et alors l’entre-nœud lui-même se courbe vers le bâton qui est saisi entre la tige et le pétiole comme par une paire de pinces. L’entre-nœud se redresse ensuite, excepté la partie qui est en contact immédiat avec le bâton. Les jeunes entre-nœuds seuls sont sensibles, et ceux-ci sont également sensibles sur tous les côtés et dans toute leur longueur. Je fis quinze expériences en frottant légèrement deux ou trois fois plusieurs entre-nœuds avec une petite branche mince, et je constatai que tous se courbaient en deux heures environ et dans un cas en trois heures : ils se redressaient ensuite au bout de quatre heures environ. Un entre-nœud, qui fut frotté jusqu’à six ou sept fois, se courbait d’une manière à peine sensible en 1 heure 15 minutes ; mais en 3 heures la courbure devint beaucoup plus marquée ; il se redressa de nouveau dans le courant de la nuit suivante. Je frottai plusieurs entre-nœuds, un jour, d’un côté et, le jour suivant, soit

  1. J’ai déjà fait allusion à la tige volubile de la Cuscute qui, suivant H. de Vries (loc. cit. p. 322) est sensible à un contact, comme une vrille.