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PLANTES GRIMPANT À L’AIDE DES FEUILLES.

avaient saisi solidement un bâton par leurs pétioles et les ayant recouvertes avec une cloche, je traçai les mouvements des jeunes pédoncules floraux. Le tracé formait en général une ligne courte et extrêmement irrégulière avec de petites anses dans son parcours. Un jeune pédoncule long de 3c,9 fut observé avec soin pendant toute une journée ; il décrivit quatre ellipses et demie étroites, verticales et irrégulières, chacune avec une vitesse moyenne de 2 heures 25 minutes environ. Un pédoncule contigu décrivit dans le même temps des ellipses semblables, quoique moins nombreuses. Comme la plante avait occupé pendant tout le temps exactement la même position, ces mouvements ne pouvaient être attribués à un changement quelconque dans l’action de la lumière. Les pédoncules assez vieux pour que les pétales colorés soient à peine visibles, ne se meuvent pas. Quant à l’irritabilité[1], je frottai très-légèrement, à plusieurs reprises, deux jeunes pédoncules longs de 3c,9 avec une petite branche mince : l’un fut frotté sur la face supérieure, l’autre sur la face inférieure ; ils se courbèrent distinctement vers ces faces au bout de 4 à 5 heures et se redressèrent ensuite en

  1. Il paraît, d’après les observations intéressantes de A. Kerner, que les pédoncules floraux d’un nombre considérable de plantes sont irritables et se courbent quand ils sont frottés ou secoués. Die Schutzmittel des Pollens, 1873, p. 34.