Page:Darwin - Les mouvements et les habitudes des plantes grimpantes, 1877.djvu/92

Cette page a été validée par deux contributeurs.
85
MAURANDIA.

sin, le Lophospermum. L’espèce dont nous nous occupons est unique sous un certain point de vue. Mohl affirme (p. 45) que les pédoncules floraux ainsi que les pétioles s’enroulent comme des vrilles ; mais il classe parmi les vrilles des organes tels que les pédoncules floraux contournés en hélice du Vallisneria. Cette remarque et le fait que les pédoncules floraux sont positivement flexueux me déterminèrent à les examiner avec soin. Ils n’agissent jamais comme de véritables vrilles. Je mis à plusieurs reprises des bâtons minces en contact avec des pédoncules jeunes et vieux, et je laissai croître neuf pieds vigoureux à travers un faisceau de branches ; mais, dans aucun cas, ils ne s’enroulèrent autour de ces branches. Il est en effet extrêmement improbable qu’ils puissent le faire, car ces pédoncules se développent en général sur des rameaux qui ont déjà saisi d’une manière solide un support par les pétioles de leurs feuilles. Quand ils sont sur un rameau libre et pendant, ils ne sont pas poussés en haut par la portion terminale de l’entre-nœud, qui seule a la faculté de s’enrouler ; ils ne pourraient donc être amenés qu’accidentellement en contact avec un objet voisin. Néanmoins (et ceci est le fait remarquable), les pédoncules floraux, quand ils sont jeunes, présentent une faible faculté d’enroulement et sont légèrement sensibles à un attouchement. Ayant choisi plusieurs tiges qui