Page:Darwin - Les mouvements et les habitudes des plantes grimpantes, 1877.djvu/85

Cette page a été validée par deux contributeurs.
78
PLANTES GRIMPANT À L’AIDE DES FEUILLES.

se dessèchent et tombent, en sorte qu’ils n’ont qu’un usage temporaire.

Ces filaments ou feuilles rudimentaires, ainsi que les pétioles des feuilles parfaites, lorsqu’ils sont jeunes, sont de tous les côtés extrêmement sensibles à un attouchement. Le plus léger frottement les faisait courber vers le côté frotté en trois minutes environ ; et l’un d’eux forma un anneau en six minutes ; ils se redressèrent ensuite. Cependant quand ils ont complétement saisi un bâton, si l’on enlève celui-ci, ils ne se redressent pas. Le fait le plus remarquable et que je n’ai observé dans aucune autre espèce de ce genre, c’est que les filaments et les pétioles des jeunes feuilles, s’ils ne se cramponnent à aucun objet, après être restés plusieurs jours dans leur position primitive, oscillent un peu d’un côté à l’autre d’une manière spontanée et lente ; ils se dirigent alors vers la tige et la saisissent. Souvent aussi, au bout de quelque temps, ils se contractent, jusqu’à un certain point, en spirale. Ils méritent donc complétement le nom de vrilles, car ils servent à grimper, sont sensibles à un attouchement, se meuvent spontanément et en dernier lieu se contractent en une spire, quoique imparfaite. Cette espèce aurait été classée parmi les plantes pourvues de vrilles, si ces caractères n’étaient pas bornés au premier âge. Pendant l’âge mûr, c’est une véritable plante grimpant à l’aide de ses feuilles.