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REMARQUES FINALES.

vrilles du L. aphaca actuel ; mais après avoir perdu leur faculté préhensile et être devenues foliacées, elles ne pouvaient plus être désignées sous ce nom. Dans ce dernier état, celui du L. nissolia actuel, les vrilles remplissent de nouveau les fonctions des feuilles et les stipules antérieurement très-développées n’étant plus nécessaires ont dû diminuer de volume. Si l’espèce se modifie dans le cours des siècles, comme presque tous les naturalistes l’admettent aujourd’hui, nous pouvons conclure que le L. nissolia a traversé une série de métamorphoses analogues jusqu’à un certain point à celles que nous venons d’indiquer.

Le point le plus intéressant dans l’histoire naturelle des plantes grimpantes est la correspondance qui existe entre leurs besoins et leurs divers modes de mouvement. Les organes les plus divers : tiges, branches, pédoncules floraux, pétioles, nervures moyennes de la feuille et des folioles et racines aériennes, tous possèdent cette faculté.

Le premier acte d’une vrille est de se placer dans une position convenable. Par exemple, la vrille du Cobœa s’élève d’abord verticalement avec ses branches divergentes et avec les crochets terminaux tournés en dehors ; la jeune pousse à l’extrémité de la tige est en même temps courbée de côté, de manière à ne pas la gêner dans son parcours. D’autre part, les jeunes feuilles de la Clé-