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REMARQUES FINALES.

ont été exposés, on doit s’attendre à ce que certaines plantes grimpantes aient perdu l’habitude de grimper. Nous trouvons une preuve en faveur de cette opinion dans certaines espèces de l’Afrique méridionale appartenant à des grandes familles de plantes volubiles, qui ne sont jamais volubiles dans leur patrie, mais qui le redeviennent quand elles sont cultivées en Angleterre. Dans le Clematis flammula grimpant à l’aide de ses feuilles et dans la vigne pourvue de vrilles, nous n’observons aucun affaiblissement dans la faculté de grimper, mais seulement un reliquat de la faculté d’enroulement, qui est indispensable à toutes les plantes volubiles et qui est aussi commune qu’utile à la plupart des plantes grimpantes. Dans le Tecoma radicans, une Bignoniacée, nous voyons une dernière trace, mais douteuse, de la faculté d’enroulement.

Quant à l’avortement des vrilles, certaines variétés cultivées du Cucurbita pepo ont, suivant Naudin[1], perdu totalement ces organes ou conservé seulement des organes anormaux qui les représentent. D’après mon expérience personnelle je ne connais qu’un seul exemple évident de leur suppression naturelle, savoir, dans le haricot commun. Toutes les autres espèces de Vicia, je crois,

  1. Annales des Sc. nat., 4e série, Bot., t. VI, 1856, p. 31.