Page:Darwin - Les mouvements et les habitudes des plantes grimpantes, 1877.djvu/26

Cette page a été validée par deux contributeurs.
19
PLANTES VOLUBILES.

le tuteur étant supposé placé devant l’observateur ; quand la tige s’enroule dans une direction opposée, le sens de l’enroulement en hélice est renversé. De même que chaque entre-nœud perd avec l’âge la faculté de s’enrouler, il perd également celle de se contourner en hélice. Si un homme fait tourner en fronde une corde autour de sa tête et que l’extrémité atteigne un bâton, elle s’enroulera autour du bâton, suivant la direction du mouvement de rotation. Il en est de même pour une plante volubile : une ligne d’accroissement se propageant autour de la partie libre de la tige la fait courber du côté opposé, et ceci remplace le mouvement de l’extrémité libre de la corde.

Tous les auteurs qui, Palm et Mohl exceptés, ont discuté la faculté d’enroulement des plantes maintiennent qu’elles ont une tendance à croître en hélice. Mohl pense (p. 112) que les tiges volubiles possèdent une espèce particulière d’irritabilité sourde, de sorte qu’elles se courbent vers tout objet qu’elles touchent ; mais ce fait est nié par Palm. Avant même de lire l’intéressant mémoire de Mohl, cette manière de voir me semblait si probable que je l’expérimentai de toutes façons, mais toujours avec un résultat négatif. Je frottai un grand nombre de tiges beaucoup plus fortement que cela n’est nécessaire pour exciter un mouvement dans une vrille ou dans le pétiole d’une plante grimpant à l’aide de ses feuilles,