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REMARQUES FINALES.

sont les jeunes pétioles et les vrilles, quelle que soit leur nature homologique, qui se meuvent après avoir été touchés. Il semblerait donc qu’une faculté originelle et très-répandue s’est développée et perfectionnée dans les plantes grimpantes qui l’ont utilisée. Cette faculté, autant que nous pouvons le constater, est sans utilité pour les autres plantes. Si nous recherchons en outre comment les tiges, les pétioles, les vrilles et les pédoncules floraux des plantes grimpantes ont acquis d’abord leur faculté de s’enrouler spontanément, ou, pour parler plus exactement, de s’incurver successivement vers tous les points de l’horizon, nous sommes encore réduits au silence ; nous pouvons seulement faire observer que la faculté de se mouvoir, soit spontanément, soit par suite de divers stimulants, est bien plus commune chez les plantes que ne le supposent généralement ceux qui n’ont pas étudié ce sujet. J’ai cité un exemple remarquable, celui du Maurandia semperflorens, dont les jeunes pédoncules floraux s’enroulent spontanément en cercles très-petits et s’incurvent à un contact léger du côté touché. Cependant cette plante n’utilise assurément pas ces deux facultés qui sont faiblement développées. Un examen rigoureux d’autres jeunes plantes montrerait probablement de légers mouvements spontanés dans leurs tiges, leurs pétioles ou leurs pédoncules, ainsi qu’une certaine sensibilité au