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PLANTES À CRAMPONS.

extrémité ils étaient solidement attachés aux particules de silex ou de mortier de la muraille. Dans cette observation, une erreur n’était guère possible, car je jouai pendant longtemps avec les filaments sous le microscope, les étirant avec mes aiguilles à dissection et les laissant de nouveau revenir à leur longueur primitive. Cependant j’observai fréquemment d’autres radicelles traitées d’une manière semblable sans pouvoir jamais découvrir ces filaments élastiques. Je conclus, par conséquent, que la branche en question doit avoir été légèrement détachée du mur à une période critique, pendant que la sécrétion était en train de se dessécher, par suite de l’absorption de ses parties aqueuses. Le genre Ficus est riche en caoutchouc, et nous pouvons conclure, d’après les faits précédents, que cette substance, d’abord en solution et en dernier lieu modifiée en un ciment non élastique[1], est utilisée par le Ficus repens pour fixer ses radicelles sur les surfaces contre lesquelles il s’élève. J’ignore si d’autres plantes qui grimpent à l’aide de leurs radicelles émettent un ciment quelconque, mais les crampons du

  1. M. Spiller a montré récemment (Chemical Society, fév. 16, 1865), dans un mémoire sur l’oxydation de la gomme élastique ou caoutchouc, que cette substance, quand elle est exposée à l’air dans un état de division très-fine, se convertit graduellement en une matière cassante, résineuse, très-semblable à la gomme-laque.