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SAPINDACEÆ.

distinctement visible au bout de 25 secondes. L’une des vrilles qui s’était courbée ainsi en 31 secondes avait été touchée deux heures auparavant et s’était recoquillée en hélice, de sorte que, dans cet intervalle, elle s’était redressée et avait entièrement recouvré son irritabilité.

Pour constater combien de fois la même vrille se courberait après un attouchement, je gardai une plante dans mon cabinet, qui, étant plus frais que la serre chaude, n’était pas très-favorable à l’expérience. L’extrémité fut légèrement frottée quatre ou cinq fois avec une petite baguette, et ce frottement était répété aussi souvent qu’elle se redressait après avoir été infléchie ; dans l’espace de 54 heures, elle répondit au stimulus 21 fois, formant chaque fois un crochet ou une spirale. La dernière fois, cependant, le mouvement fut très-faible, et bientôt après commença une contraction permanente en spirale. Aucun essai ne fut fait pendant la nuit, de sorte que la vrille aurait peut-être répondu un plus grand nombre de fois au stimulus, bien que, d’autre part, n’ayant pas de repos, elle aurait pu être épuisée par suite de tant d’efforts répétés à de si courts intervalles.

Je renouvelai l’expérience faite sur l’Echinocystis et je plaçai plusieurs plantes de cette Passiflore si près les unes des autres, que leurs vrilles étaient souvent entrelacées entre elles ; mais il n’en