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PLANTES À VRILLES.

tombe. D’autre part, une vrille adhérente se contracte en spirale et devient ainsi très-élastique, en sorte que, lorsqu’on tire sur le pétiole principal, l’effort se distribue également entre tous les disques adhérents. Pendant quelques jours après l’adhérence des disques, la vrille reste faible et cassante, mais elle augmente rapidement d’épaisseur et acquiert une grande force. L’hiver suivant, elle cesse de vivre, mais tient solidement, quoique morte, à la fois à sa propre tige et à la surface d’adhérence. Dans la figure 11, on voit la différence d’une vrille (B) plusieurs semaines après son adhérence à un mur et d’une vrille (A) de la même plante complétement développée, mais libre. Les ramifications latérales qui ne sont pas adhérentes montrent bien que le changement dans la nature des tissus ainsi que la contraction spiralée résultent de la formation des disques, car ces ramifications, au bout d’une semaine ou deux, se flétrissent et tombent, comme le font les vrilles qui ne sont pas fixées. Ce que gagne en force et en durée une vrille après son adhérence est vraiment surprenant. Il y a en ce moment des vrilles adhérentes à ma maison ; elles sont encore vigoureuses, quoique mortes, et exposées aux intempéries atmosphériques depuis 14 à 15 ans. Une seule petite ramification latérale d’une vrille qui pouvait bien avoir au moins dix ans, était