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CUCURBITACEÆ

bâton, produit une couche grossièrement celluleuse ou un coussin qui s’adapte étroitement au bois, comme celle qui est formée par la vrille du Hariburya ; mais elle n’est nullement adhésive. Dans le Zanonia indica, qui appartient à une tribu différente de cette famille, les vrilles fourchues et les entre-nœuds s’enroulent au bout de 2 heures 8 minutes et 3 heures 35 minutes, en se mouvant en sens inverse du soleil[1].

  1. Mon beau-père le professeur Ch. Martins a examiné les vrilles d’une autre Cucurbitacée, l’Abobra viridiflora, Naud., qui ont beaucoup d’analogie avec celles du Bryonia dioïca : ce sont d’abord de longs filaments rectilignes qui se courbent ensuite à leur extrémité en forme de crochet à concavité inférieure. Lorsque ces vrilles viennent à toucher un support, elles l’embrassent en rampant et en formant une spire autour de lui ; ensuite la partie encore rectiligne commence à s’enrouler en hélice par l’extrémité qui a saisi le support. Cette hélice se contourne ordinairement de gauche à droite, puis elle change de direction et se contourne de droite à gauche jusqu’au point où la vrille tient à la tige de la plante. Quelquefois il y a deux points de rebroussement sur la longueur de la vrille. (Voy. fig. 13 et Sachs, Traité de Botanique, fig. 455, représentant une vrille de Bryonia dioïca). L’effet de cet enroulement en hélice c’est de rapprocher la tige du support que la vrille a saisi. En même temps cette vrille grossit comme les pétioles préhenseurs des feuilles du Solanum jasminoïdes et de la Clématite : il en résulte que la tige de l’Abobra se trouve soutenue par des liens à la fois forts et élastiques. Son poids ou l’effort du vent ne sauraient la détacher de son support ; en effet, les tours de l’hélice s’écartent alors l’un de l’autre, mais ils se rapprochent de nouveau dès que l’effort cesse et la tige revient à sa position primitive. Quand la vrille ne saisit rien, elle se recoquille sur elle-même en formant une hélice confuse et irrégulière. (Note du Traducteur.)