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POLEMONIACEÆ.

les plus fines sont aussi ténues que des crins très-minces et extrêmement flexibles, en sorte qu’elles sont soulevées par le moindre souffle d’air : cependant elles sont fortes et très-élastiques. L’extrémité de chaque division est un peu aplatie et se termine en un petit crochet double (quoique parfois simple) formé d’une substance dure, transparente, ligneuse et aussi aiguë que l’aiguille la plus fine. Sur une vrille qui avait une longueur de 28 centimètres, je comptai jusqu’à quatre-vingt-quatorze de ces petits crochets admirablement conformés. Ils saisissaient promptement le bois mou, les gants ou la peau de la main. À l’exception de ces crochets durcis et de la portion basilaire de la tige centrale, chacune des parties des divisions est très-sensible de tous les côtés à un léger attouchement et se courbe en quelques minutes vers la partie touchée. En frottant légèrement plusieurs divisions secondaires sur les côtés opposés, toute la vrille prenait rapidement une forme très-crochue. Ces mouvements produits par le contact sont indépendants du mouvement révolutif ordinaire. Les divisions, après s’être courbées considérablement à la suite d’un contact, se dressent plus promptement que dans presque toutes les autres vrilles que j’ai observées ; savoir, en un espace de temps qui varie entre une demi-heure et une heure. Dès que la vrille a saisi un objet, la contraction en