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BIGNONIACEÆ.

qui intercepte la lumière, elle se courbe verticalement en bas, et puis vers sa propre tige, qu’elle saisit en même temps que le tuteur, s’il y en a un. Ce petit moyen contribue ainsi à maintenir la tige. Si la vrille ne saisit aucun objet, elle ne se contracte pas en spirale, mais elle dépérit bientôt et tombe. Si elle saisit un objet, toutes les ramifications se contractent en spirale.

J’ai dit que lorsque une vrille est arrivée au contact avec un bâton, elle se courbe autour de lui au bout d’une demi-heure environ ; mais j’ai observé maintes fois, comme dans le cas du B. speciosa et de ses congénères, qu’elle lâchait souvent le tuteur, parfois saisissant et lâchant le même tuteur trois ou quatre fois. Sachant que les vrilles évitaient la lumière, je leur présentai un tube de verre noirci intérieurement et une plaque de zinc bien noircie : les divisons s’enroulèrent autour du tube et se courbèrent brusquement autour des bords de la plaque de zinc. Mais elles s’éloignèrent bientôt de ces objets en manifestant pour ainsi dire du dégoût, et elles se redressèrent. Je plaçai alors près d’une paire de vrilles un poteau avec une écorce extrêmement rugueuse ; deux fois elles la touchèrent pendant une heure ou deux, et deux fois elles s’en éloignèrent ; à la fin une des extrémités crochues forma une boucle en saisissant fortement une très-petite pointe saillante de l’écorce ; et alors les autres