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BIGNONIACEÆ.

croître et à s’épaissir, et finit par devenir prodigieusement forte, comme les pétioles des plantes grimpant à l’aide de leurs feuilles. Si la vrille ne saisit rien, elle se courbe d’abord lentement en bas, et alors sa faculté de préhension est abolie. Bientôt après, elle se sépare en se désarticulant du pétiole et tombe comme une feuille en automne. Je n’ai vu ce mode de désarticulation chez aucune autre vrille, car celles-ci se flétrissent seulement quand elles ne parviennent pas à saisir un objet.

Bignonia venusta. — Les vrilles diffèrent considérablement de celles de l’espèce précédente. La partie inférieure ou tarse est quatre fois plus longue que les trois doigts ; ceux-ci ont une même longueur et divergent également, mais ils ne sont pas dans le même plan ; leurs extrémités sont crochues et sans pointe, et toute la vrille constitue un excellent grappin. Le tarse est sensible sur tous les côtés mais les trois doigts ne sont sensibles que sur leurs surfaces extérieures. La sensibilité n’est pas très-développée ; car un léger frottement avec une petite branche ne faisait, au bout d’une heure, que courber légèrement le tarse ou les doigts qui se redressaient ensuite. Le tarse et les doigts peuvent tous deux saisir parfaitement des bâtons. Si la tige est assujettie, on voit les vrilles décrire spontanément de grandes ellipses, les deux vrilles opposées se mouvant in-