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PLANTES À VRILLES.

voisine du B. unguis, mais avec des feuilles plus petites et un peu plus larges). — La jeune tige d’une plante coupée à la base accomplit trois révolutions en sens inverse du soleil avec une vitesse moyenne de 2 heures 6 minutes. La tige est grêle et flexible ; elle s’enroula autour d’un tuteur mince en grimpant de gauche à droite aussi bien et aussi régulièrement qu’une véritable plante volubile. En s’élevant ainsi, elle ne se sert pas de ses vrilles ou de ses pétioles ; mais quand elle s’enroulait autour d’un bâton assez épais et que ses pétioles se trouvaient en contact avec lui, ceux-ci se courbaient autour du bâton, montrant par là qu’ils possèdent un certain degré d’irritabilité. Les pétioles présentent aussi un léger degré de mouvement spontané ; car, dans un cas, ils décrivaient positivement des ellipses très-petites, irrégulières et verticales. Les vrilles se courbent en apparence spontanément du même côté que les pétioles, mais, par suite de diverses causes, il a été difficile d’observer le mouvement soit des vrilles,

    de chose à ce sujet. Dutrochet a décrit d’une manière complète ce mouvement de la vrille dans le pois ordinaire. Mohl a découvert le premier que les vrilles sont sensibles au contact ; mais par suite de quelque cause, probablement parce qu’il observait des vrilles trop âgées, il ne s’aperçut pas combien elles sont sensibles, et il crut qu’une pression prolongée était nécessaire pour provoquer leur mouvement. Le prof. Asa Gray, dans un mémoire déjà cité, a signalé le premier l’extrême sensibilité et la rapidité des mouvements des vrilles de certaines Cucurbitacées.