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PLANTES GRIMPANT À L’AIDE DES FEUILLES

et ne pouvaient pas saisir un bâton. Nous voyons par là combien est parfaite l’économie de la nature.

Commelynaceæ. Flagellaria Indica. D’après des échantillons secs, il est évident que cette plante grimpe exactement comme le Gloriosa. Un jeune pied de 30c,5 en hauteur et portant quinze feuilles n’avait pas encore une seule feuille prolongée en un crochet ou filament en forme de vrille, et la tige ne s’enroulait pas. Cette plante acquiert donc la faculté de grimper plus tardivement que ne le fait le Gloriosa. Suivant Mohl (p. 41), l’Uvularia (Melanthacée) grimpe aussi comme le Gloriosa.

Ces trois derniers genres sont Monocotylédones, mais il y a une Dicotylédone, le Nepenthes, qui est rangée par Mohl (p. 41) parmi les plantes à vrilles ; et j’apprends par le docteur Hooker que la plupart de ces espèces grimpent bien à Kew. Ceci a lieu à l’aide du pétiole ou nervure moyenne unissant la feuille à l’urne et se repliant autour d’un support. La partie tordue devient plus épaisse ; mais j’ai observé dans la serre chaude de M. Veitch que le pétiole fait souvent un tour quand il n’est pas en contact avec un objet et que cette partie tordue est également épaissie. Dans ma serre, deux jeunes pieds vigoureux de N. lœvis et N. distillatoria, ayant moins de 30c,5 de haut, ne présentaient aucune sensibilité dans leurs feuilles et ne possédaient pas la faculté de grimper. Mais quand le N. lævis