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les fesses, et les taches noires arrondies sur les oreilles, sont toutes beaucoup plus distinctes chez le mâle du Portax picta que chez la femelle ; — les couleurs sont plus vives, les étroites lignes blanches du flanc et la large bande blanche de l’épaule sont plus tranchées chez le mâle de l’Oreas Derbyanus que chez la femelle ; — une différence semblable existe entre les sexes du Tragelaphus scriptus (fig. 70), si curieusement orné : — nous en conclurons que des différences de cette nature ne rendent aucun service à l’un ou l’autre sexe relativement aux habitudes quotidiennes de l’existence.

Fig 70. — Tragelaphus scriptus, mâle (ménagerie de Knowsley).

Il est beaucoup plus probable que ces divers ornements ont été primitivement acquis par la sélection sexuelle, augmentés par le même moyen et partiellement transférés aux femelles. Cette hypothèse admise, on peut penser que les couleurs également singulières, et les taches de beaucoup d’autres antilopes, bien que communes aux deux sexes, ont dû être produites et transmises de la même manière. Les deux sexes, par exemple, du Coudou (Strepsi-