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était en train de cabrioler évidemment à la grande satisfaction des autres. Tantôt il étendait les ailes, relevait la tête ou étalait sa queue en éventail, tantôt il se pavanait en sautillant jusqu’à ce qu’il tombât épuisé de fatigue ; il jetait alors un certain cri, et était immédiatement remplacé par un autre. Trois d’entre eux entrèrent successivement en scène, et se retirèrent ensuite pour se reposer. »

Fig. 50. — Rupicola croeca, mâle (T. W. Wood).

Les Indiens, pour se procurer leurs peaux, attendent que les oiseaux soient très-occupés par le spectacle auquel ils assistent ; ils peuvent alors, à l’aide de leurs flèches empoisonnées, tuer l’un après l’autre cinq ou six mâles[1]. Une douzaine au moins d’oiseaux de paradis mâles, au plumage complet, se rassemblent sur un arbre pour donner un bal, comme disent les indigènes ; ils se mettent à voleter de ci de là, élèvent leurs ailes, redressent leurs plumes si élégantes, et les font vibrer de telle façon, dit M. Wallace, qu’on croirait l’arbre entier rempli de plumes flottantes. Ils sont alors si

  1. Journal of B. Geog. Soc., vol. X, 1840, p. 236.