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On affirme que les mâles et les femelles d’une espèce chinoise vivent par couples pendant le printemps ; « si l’on vient à prendre l’un, l’autre se laisse tomber sur le sol et se laisse prendre sans essayer de fuir ; » effet probable du désespoir[1].

Fig. 35. — Chamæleon bifucens ; figure sup., mâle ; figure inf., femelle.

Ou constate d’autres différences encore plus remarquables entre certains lézards mâles et femelles. Le Ceratophora aspera mâle porte à l’extrémité de son museau un appendice long comme la moitié de la tête. Cet appendice est cylindrique, couvert d’écailles, flexible, et semble pouvoir se redresser ; il reste à l’état rudimentaire chez la femelle. Chez une seconde espèce du même genre, une écaille terminale forme une petite corne au sommet de l’appendice flexible ; chez une troisième espèce (C. Stoddartii, fig. 34), tout l’appendice se transforme en une corne, ordinairement blanche, mais qui prend une teinte rougeâtre lorsque l’animal est excité. Chez le mâle adulte, cette corne a douze millimètres de longueur, mais elle reste extrêmement petite chez la femelle et chez les jeunes.

  1. M. Swinhoe, Proc. Zoolog. Soc., 1870, p. 240.