il la trouva réunie à un mâle, et dans une autre occasion, entourée de plusieurs mâles. En résumé, il semble probable que, dans l’origine, beaucoup de coléoptères mâles et femelles utilisaient, pour se trouver l’un l’autre, les légers bruits produits par le frottement des parties adjacentes de leur corps ; or, comme les mâles ou les femelles qui faisaient le plus de bruit devaient le mieux réussir à s’accoupler, la sélection sexuelle a développé les rugosités des diverses parties de leur corps et les a transformées graduellement en véritables organes propres à produire des bruits stridents.
CHAPITRE XI
(PAPILLONS ET PHALÈNES).
La différence de coloration qui existe entre les mâles et les femelles d’une même espèce et entre les espèces distinctes d’un même genre de lépidoptères, est le point sur lequel doit particulièrement porter notre attention. Je compte consacrer à l’étude de cette question la presque-totalité de ce chapitre ; mais je ferai d’abord quelques remarques sur un ou deux autres points. On voit souvent plusieurs mâles poursuivre une même femelle et s’empresser autour d’elle. La cour que se font ces insectes paraît être une affaire de longue haleine, car j’ai fréquemment observé un ou plusieurs mâles pirouetter autour d’une femelle, et ai toujours dû, pour cause de fatigue, renoncer à attendre le dénoûment. M. A. G. Butler m’apprend aussi qu’il a plusieurs fois observé un mâle courtiser une femelle pendant plus d’un quart d’heure ; la femelle refusa obstinément de céder au mâle et finit par se poser sur le sol en repliant ses ailes de façon à échapper à ses obsessions.
Bien que faibles et délicats, les papillons ont des goûts belliqueux, et on a capturé un papillon Grand-Mars[1] dont les bouts
- ↑ Apatura Iris (Entomologist’s Weekly Intelligencer, 1839, p. 139). Voir, pour les papillons de Bornéo, C. Collingwood, Rumbles of a Naturalist, 1868, p. 183.