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avoir enfin découvert une espèce chez laquelle les cornes ne varient pas ; mais des recherches ultérieures lui ont fait reconnaître le contraire.

Fig. 18. — Phanæus faunus.
Fig. 19. — Dipelicus contori.
Fig. 20. — Onthophagus rangifer (grossi).

La grandeur extraordinaire des cornes, et la différence notable de leur conformation chez des formes très-voisines, indiquent qu’elles doivent jouer un rôle important ; mais leur variabilité excessive chez les mâles d’une même espèce permet de conclure que ce rôle ne doit pas avoir une nature définie. Les cornes ne présentent aucune trace de frottement ; elles ne servent donc pas à exécuter un travail habituel. Quelques savants supposent[1] que les mâles, beaucoup plus vagabonds que les femelles, ont besoin de cornes pour se défendre contre leurs ennemis ; mais, dans bien des cas, les cornes ne paraissent nullement propres à cet usage, car elles ne sont point tranchantes. La supposition la plus naturelle est qu’elles servent aux mâles dans leurs combats ; mais on n’a jamais

  1. Kirby et Spence, o. c., vol. III, p. 300.