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représentant les dents du côté inférieur de la nervure chez une autre espèce de grillon, le Gryllus domesticus.

Fig. 12. — Dents de la nervure chez le Gryllus domesticus (d’après Landois).

Le docteur Gruber[1] a démontré que ces dents se sont développées grâce à la sélection naturelle ; elles constituent une transformation des petites écailles et des poils qui recouvrent les ailes et le corps de l’insecte ; j’ai été amené à adopter la même conclusion relativement à un appareil analogue chez les Coléoptères. Le docteur Gruber a démontré, en outre, que ce développement est dû en partie au frottement d’une aile sur l’autre.

Chez les Locustides, la structure des élytres opposées diffère ; (fig. 13) ; elles ne peuvent pas, comme chez la famille précédente, s’employer indifféremment dans un sens ou dans l’autre. L’aile gauche, qui agit comme l’archet du violon, recouvre l’aile droite qui joue le rôle de l’instrument.

Fig. 13. — Chlorocælus Tanana (d’après Bates). — a, b, Lobes des élytres opposées.

Une des nervures (a) de la surface inférieure de la première est finement dentelée, et vient frotter contre les nervures saillantes de la surface supérieure de l’aile op-

  1. Ueber der Tonapparat der Locustiden, ein Beitrag zum Darwinismus ; Zeitsch. für Wissensch. Zool. vol. XXII, 1872, p. 100.