Classe : Myriapoda. — Je n’ai trouvé dans aucun des deux ordres de cette classe, comprenant les millipèdes et les centipèdes, un exemple bien marqué de différences sexuelles du genre de celles dont nous nous occupons. Chez le Glomeris limbata, toutefois, et peut-être chez quelques autres espèces, la coloration du mâle diffère légèrement de celle de la femelle ; mais ce Glomeris est une espèce très-variable. Chez les Diplopodes mâles, les pattes attachées à l’un des segments antérieurs du corps ou au segment postérieur se modifient en crochets prenants qui servent à retenir la femelle. Chez quelques espèces de Julus, les tarses des mâles sont pourvus de ventouses membraneuses destinées au même usage. La conformation inverse, qui est beaucoup plus rare, ainsi que nous le verrons en traitant des insectes, s’observe chez le Lithobius ; c’est la femelle, dans ce cas, qui porte à l’extrémité du corps des appendices prenants destinés à retenir le mâle[1].
CHAPITRE X
Les organes locomoteurs et souvent les organes des sens diffèrent chez les mâles et les femelles appartenant à l’immense classe des insectes ; ainsi, par exemple, les antennes pectinées et élégamment foliées que l’on trouve chez les mâles seuls de beaucoup d’espèces. Chez un éphéméride, le Cléon, le mâle a de grands yeux portés sur des piliers qui font entièrement défaut chez la femelle[2]. Les femelles de certains insectes, tels que les Mutillidées, sont dépourvues d’ocelles ; elles sont également privées d’ailes. Mais nous nous occupons principalement ici des conformations qui permettent à un mâle de l’emporter sur son rival, soit dans le combat,