compensés, premièrement, par ses facultés intellectuelles, qui lui ont permis, alors qu’il était à l’état barbare, de fabriquer des armes, des outils, etc. ; et, secondement, par ses qualités sociales, qui l’ont conduit à aider ses semblables et à en être aidé en retour. Il n’y a pas au monde de pays qui abonde autant en bêtes féroces que l’Afrique méridionale ; pas de pays où les privations soient plus grandes, la vie plus rude, que dans les régions arctiques, et cependant une des races les plus chétives, celle des Boschimans, se maintient dans l’Afrique australe, de même que les Esquimaux, qui sont presque des nains, dans les régions polaires. Les premiers ancêtres de l’homme étaient sans doute inférieurs, sous le rapport de l’intelligence et probablement des dispositions sociales, aux sauvages les plus infimes existant aujourd’hui ; mais on comprend parfaitement qu’ils puissent avoir existé et même prospéré, si, tandis qu’ils perdaient peu à peu leur force brutale et leurs aptitudes animales, telles que celle de grimper sur les arbres, etc., ils avançaient en même temps en intelligence. D’ailleurs, en admettant même que les ancêtres de l’homme aient été plus dénués de ressources et de moyens de défense que les sauvages actuels, ils n’auraient été exposés à aucun danger particulier s’ils avaient habité quelque continent chaud, ou quelque grande île, telle que l’Australie, la Nouvelle-Guinée, ou Bornéo qui est actuellement habité par l’orang. Sur une surface aussi considérable que celle d’une de ces îles, la concurrence entre les tribus aurait été suffisante pour élever l’homme, grâce à la sélection naturelle, jointe aux effets héréditaires de l’habitude, à la haute position qu’il occupe actuellement dans l’échelle de l’organisation.
CHAPITRE III
AVEC CELLES DES ANIMAUX INFÉRIEURS
Nous avons vu, dans les deux derniers chapitres, que la conformation corporelle de l’homme prouve clairement qu’il descend d’un type inférieur ; on peut objecter, il est vrai, que l’homme diffère si