CHAPITRE XIV.
Affinités mutuelles des êtres organisés ; morphologie ; embryologie ; organes rudimentaires.
CLASSIFICATION.
Dès la période la plus reculée de l’histoire du globe on constate entre les êtres organisés une ressemblance continue héréditaire, de sorte qu’on peut les classer en groupes subordonnés à d’autres groupes. Cette classification n’est pas arbitraire, comme l’est, par exemple, le groupement des étoiles en constellations. L’existence des groupes aurait eu une signification très simple si l’un eût été exclusivement adapté à vivre sur terre, un autre dans l’eau ; celui-ci à se nourrir de chair, celui-là de substances végétales, et ainsi de suite ; mais il en est tout autrement ; car on sait que, bien souvent, les membres d’un même groupe ont des habitudes différentes. Dans le deuxième et dans le quatrième chapitre, sur la Variation et sur la Sélection naturelle, j’ai essayé de démontrer que, dans chaque région, ce sont les espèces les plus répandues et les plus communes, c’est-à-dire les espèces dominantes, appartenant aux plus grands genres de chaque classe, qui varient le plus. Les variétés ou espèces naissantes produites par ces variations se convertissent ultérieurement en espèces nouvelles et distinctes ; ces dernières tendent, en vertu du principe de l’hérédité, à produire à leur tour d’autres espèces nouvelles et dominantes. En conséquence, les groupes déjà