Affinités des espèces. | 405 |
qui existait entre le cochon et le chameau. Les ongulés ou quadrupèdes à sabots sont maintenant divisés en deux groupes, le groupe des quadrupèdes à doigts en nombre pair et celui des quadrupèdes à doigts en nombre impair ; mais le Macrauchenia de l’Amérique méridionale relie dans une certaine mesure ces deux groupes importants. Personne ne saurait contester que l’hipparion forme un chaînon intermédiaire entre le cheval existant et certains autres ongulés. Le Typotherium de l’Amérique méridionale, que l’on ne saurait classer dans aucun ordre existant, forme, comme l’indique le nom que lui a donné le professeur Gervais, un chaînon intermédiaire remarquable dans la série des mammifères. Les Sirenia constituent un groupe très distinct de mammifères et l’un des caractères les plus remarquables du dugong et du lamentin actuels est l’absence complète de membres postérieurs, sans même que l’on trouve chez eux des rudiments de ces membres ; mais l’Halithérium, éteint, avait, selon le professeur Flower, l’os de la cuisse ossifié « articulé dans un acetabulum bien défini du pelvis » et il se rapproche par là des quadrupèdes ongulés ordinaires, auxquels les Sirenia sont alliés, sous quelques autres rapports. Les cétacés ou baleines diffèrent considérablement de tous les autres mammifères, mais le zeuglodon et le squalodon de l’époque tertiaire, dont quelques naturalistes ont fait un ordre distinct, sont, d’après le professeur Huxley, de véritables cétacés et « constituent un chaînon intermédiaire avec les carnivores aquatiques. »
Le professeur Huxley a aussi démontré que même l’énorme intervalle qui sépare les oiseaux des reptiles se trouve en partie comblé, de la manière la plus inattendue, par l’autruche et l’Archeopteryx éteint, d’une part, et de l’autre, par le Compsognatus, un des dinosauriens, groupe qui comprend les reptiles terrestres les plus gigantesques. À l’égard des invertébrés, Barrande, dont l’autorité est irrécusable en pareille matière, affirme que les découvertes de chaque jour prouvent que, bien que les animaux paléozoïques puissent certainement se classer dans les groupes existants, ces groupes n’étaient cependant pas, à cette époque reculée, aussi distinctement séparés qu’ils le sont actuellement.
Quelques auteurs ont nié qu’aucune espèce éteinte ou aucun