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268 Objections diverses.  

En ce qui concerne la girafe, la conservation continue des individus de quelque ruminant éteint, devant à la longueur de son cou, de ses jambes, etc., la faculté de brouter au-dessus de la hauteur moyenne, et la destruction continue de ceux qui ne pouvaient pas atteindre à la même hauteur, auraient suffi à produire ce quadrupède remarquable ; mais l’usage prolongé de toutes les parties, ainsi que l’hérédité, ont dû aussi contribuer d’une manière importante à leur coordination. Il n’y a aucune improbabilité à croire que, chez les nombreux insectes qui imitent divers objets, une ressemblance accidentelle avec un objet quelconque a été, dans chaque cas, le point de départ de l’action de la sélection naturelle, dont les effets ont dû se perfectionner plus tard par la conservation accidentelle des variations légères qui tendaient à augmenter la ressemblance. Cela peut durer aussi longtemps que l’insecte continue à varier et que sa ressemblance plus parfaite lui permet de mieux échapper à ses ennemis doués d’une vue perçante. Sur le palais de quelques espèces de baleines, on remarque une tendance à la formation de petites pointes irrégulières cornées, et, en conséquence de l’aptitude de la sélection naturelle à conserver toutes les variations favorables, ces pointes se sont converties d’abord en nœuds lamellaires ou en dentelures, comme celles du bec de l’oie, — puis en lames courtes, comme celles du canard domestique, — puis en lamelles aussi parfaites que celles du souchet, et enfin en gigantesques fanons, comme dans la bouche de l’espèce du Groënland. Les fanons servent, dans la famille des canards, d’abord de dents, puis en partie à la mastication et en partie à la filtration, et, enfin, presque exclusivement à ce dernier usage.

L’habitude ou l’usage n’a, autant que nous pouvons en juger, que peu ou point contribué au développement de conformations semblables aux lamelles ou aux fanons dont nous nous occupons. Au contraire, le transfert de l’œil inférieur du poisson plat au côté supérieur de la tête, et la formation d’une queue préhensile, chez certains singes, peuvent être attribués presque entièrement à l’usage continu et à l’hérédité. Quant aux mamelles des animaux supérieurs, on peut conjecturer que, primitivement, les glandes cutanées couvrant la surface totale d’un sac marsupial sécrétaient un liquide nutritif, et que ces glandes, amélio-