266 | Objections diverses. |
ces plantes avaient été flexibles, et que, dans les conditions où elles se trouvent placées, il leur eût été utile de monter à une certaine hauteur, le mouvement de rotation lent et irrégulier qui leur est habituel aurait pu, grâce à la sélection naturelle, s’augmenter et s’utiliser jusqu’à ce qu’elles aient été transformées en espèces grimpantes bien développées.
On peut appliquer à la sensibilité des tiges des feuilles, des fleurs et des vrilles les mêmes remarques qu’aux cas de mouvement rotatoire des plantes grimpantes. Ce genre de sensibilité se rencontrant chez un nombre considérable d’espèces qui appartiennent à des groupes très différents, il doit se trouver à un état naissant chez beaucoup de plantes qui ne sont pas devenues grimpantes. Or, cela est exact ; chez la Maurandia dont j’ai déjà parlé, j’ai observé que les jeunes pédoncules floraux s’inclinent légèrement vers le côté où on les a touchés. Morren a constaté chez plusieurs espèces d’Oxalis des mouvements dans les feuilles et dans les tiges, surtout après qu’elles ont été exposées aux rayons brûlants du soleil, lorsqu’on les touche faiblement et à plusieurs reprises, ou qu’on secoue la plante. J’ai renouvelé, avec le même résultat, les mêmes observations sur d’autres espèces d’Oxalis ; chez quelques-unes le mouvement est perceptible, mais plus apparent dans les jeunes feuilles ; chez d’autres espèces le mouvement est extrêmement léger. Il est un fait plus important, s’il faut en croire Hofmeister, haute autorité en ces matières : les jeunes pousses et les feuilles de toutes les plantes entrent en mouvement après avoir été secouées. Nous savons que, chez les plantes grimpantes, les pétioles, les pédoncules et les vrilles sont sensibles seulement pendant la première période de leur croissance.
Il est à peine possible d’admettre que les mouvements légers dont nous venons de parler, provoqués par l’attouchement ou la secousse des organes jeunes et croissants des plantes, puissent avoir une importance fonctionnelle pour eux. Mais, obéissant à divers stimulants, les plantes possèdent des pouvoirs moteurs qui ont pour elles une importance manifeste ; par exemple, leur tendance à rechercher la lumière et plus rarement à l’éviter, leur propension à pousser dans la direction contraire à l’attraction terrestre plutôt qu’à la suivre. Les mouvements qui résul-