236 | Objections diverses. |
tes les fleurs et toutes les feuilles de la même plante avaient été soumises aux mêmes conditions externes et internes, comme le sont les fleurs et les feuilles dans certaines positions, toutes auraient été modifiées de la même manière.
Nous observons, dans beaucoup d’autres cas, des modifications de structure, considérées par les botanistes comme ayant la plus haute importance, qui n’affectent que quelques fleurs de la plante, ou qui se manifestent sur des plantes distinctes, croissant ensemble dans les mêmes conditions. Ces variations, n’ayant aucune apparence d’utilité pour la plante, ne peuvent pas avoir subi l’influence de la sélection naturelle. La cause nous en est entièrement inconnue ; nous ne pouvons même pas les attribuer, comme celles de la dernière classe, à une action peu éloignée, telle que la position relative. En voici quelques exemples. Il est si fréquent d’observer sur une même plante des fleurs tétramères, pentamères, etc., que je n’ai pas besoin de m’appesantir sur ce point ; mais, comme les variations numériques sont comparativement rares lorsque les organes sont eux-mêmes en petit nombre, je puis ajouter que, d’après de Candolle, les fleurs du Papaver bracteatum portent deux sépales et quatre pétales (type commun chez le pavot), ou trois sépales et six pétales. La manière dont ces derniers sont pliés dans le bouton est un caractère morphologique très constant dans la plupart des groupes ; mais le professeur Asa Gray constate que, chez quelques espèces de Mimulus, l’estivation est presque aussi fréquemment celle des rhinanthidées que celles des antirrhinidées, à la dernière desquelles le genre précité appartient. Auguste Saint-Hilaire indique les cas suivants : le genre Zanthoxylon appartient à une division des rutacées à un seul ovaire ; on trouve cependant, chez quelques espèces, plusieurs fleurs sur la même plante, et même sur une seule panicule, ayant soit un, soit deux ovaires. Chez l’Helianthemum, la capsule a été décrite comme uniloculaire ou triloculaire ; chez l’Helianthemum mutabile, « une lame plus ou moins large s’étend entre le péricarpe et le placenta. » Chez les fleurs de la Saponaria officinalis, le docteur Masters a observé des cas de placentations libres tant marginales que centrales. Saint-Hilaire a rencontré à la limite extrême méridionale de la région qu’occupe la Gomphia oleæformis, deux for-