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DE LA VARIATION
DES ANIMAUX ET DES PLANTES
SOUS L’ACTION DE LA DOMESTICATION





CHAPITRE XII.

DE L’HÉRÉDITÉ.


Nature merveilleuse de l’hérédité. — Généalogies de nos animaux domestiques. — L’hérédité non due au hasard. — Hérédité des moindres caractères. — Hérédité des maladies. — Particularités de l’œil. — Maladies du cheval. — Longévité et vigueur. — Déviations asymétriques de structure. — Polydactylie, et régénération de doigts surnuméraires après amputation. — Cas d’enfants avant des caractères semblables, ne se trouvant pas chez leurs parents. — Hérédité faible et vacillante ; dans les arbres pleureurs, nains, et dans la couleur des fruits et fleurs. — Couleur des chevaux. — Cas non héréditaires. — Hérédité de conformation et d’habitudes, annulée par des conditions extérieures contraires, par une variabilité continuelle, et par les effets de retour. — Conclusion.


Beaucoup d’auteurs ont abordé le sujet de l’hérédité, qui est immense : l’ouvrage seul du Dr  Prosper Lucas, de l’Hérédité naturelle, ne renferme pas moins de 1562 pages ; mais ici nous devrons nous borner à en étudier les points qui se rattachent essentiellement au sujet général des variations, tant dans les productions naturelles que domestiques. Il est en effet évident qu’une variation qui n’est pas héréditaire ne peut jeter aucun jour sur la dérivation de l’espèce, et ne peut avoir aucune utilité pour l’homme, les cas des plantes vivaces, qu’on peut propager par bourgeons, exceptés.

Si on n’eût jamais domestiqué les animaux et les plantes, et qu’on n’eût jamais observé que des animaux sauvages, nous n’aurions probablement jamais entendu dire, « que le semblable engendre son semblable, » car la proposition aurait été