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AFFINITÉ DES PARTIES HOMOLOGUES.

CHAPITRE XXVI.

LOIS DE LA VARIATION (suite). — RÉSUMÉ.


De l’affinité et de la cohésion des parties homologues. — De la variabilité des parties multiples et homologues. — Compensation de croissance. — Pression mécanique. — De la position des fleurs sur l’axe de la plante et des graines dans leur capsule, comme déterminant des variations. — Variétés analogues ou parallèles. — Résumé des trois derniers chapitres.


De l’affinité des parties homologues. — Geoffroy Saint-Hilaire a le premier formulé cette loi, qu’il désigna sous la dénomination de la Loi de l’affinité de soi pour soi. Depuis, son fils Isidore Geoffroy l’a complétement discutée et démontrée pour ce qui concerne les monstres du règne animal[1], et Moquin-Tandon a fait un travail semblable sur les monstruosités des plantes. Lorsque des parties semblables ou homologues, qu’elles appartiennent d’ailleurs à un même embryon ou à deux embryons distincts, viennent en contact pendant les premières périodes de leur développement, elles se confondent souvent en une seule partie ou organe ; et cette fusion complète semble dénoter l’existence entre elles d’une affinité réciproque, car autrement elles ne feraient que se souder. Il est douteux qu’il existe aucune force tendant à amener les parties homologues en contact mutuel ; mais la tendance à une fusion complète n’est un fait ni rare, ni exceptionnel, et est démontrée avec la plus grande évidence par les monstres doubles. Rien n’est plus remarquable que le mode suivant lequel les parties correspondantes de deux embryons peuvent se réunir et se confondre entre elles de la manière la plus intime, fait qui se remarque le mieux chez les monstres à deux têtes, réunis par le sommet, face à face, dos à dos, ou obliquement par les côtés. Dans un cas où les deux têtes se trouvaient réunies face à face, mais un peu obliquement, il y avait quatre oreilles

  1. Hist. des anomalies, 1832, t. I, p. 22. 537–556 ; t. III, p. 462.