Page:Darwin - De la variation des animaux et des plantes sous l'action de la domestication, tome 2, 1868.djvu/347

Cette page a été validée par deux contributeurs.
340
LOIS DE LA VARIATION.

CHAPITRE XXV.

LOIS DE LA VARIATION (suite). — VARIABILITÉ CORRÉLATIVE.


Explication de l’expression. — Rapports de la corrélation avec le développement. — Corrélation entre les modifications et l’augmentation ou la diminution des organes. — Variations corrélatives des parties homologues. — Analogie entre les pattes emplumées des oiseaux et les ailes. — Corrélation entre la tête et les extrémités. — Entre la peau et les appendices dermiques. — Entre les organes de la vue et de l’ouïe. — Modifications corrélatives dans les organes des plantes. — Monstruosités corrélatives. — Corrélation entre le crâne et les oreilles. — Crânes et huppes de plumes. — Crânes et cornes. — Corrélation de croissance compliquée par les effets accumulés de la sélection naturelle. — Corrélation entre la couleur et quelques particularités constitutionnelles.


Toutes les parties de l’organisation se trouvent jusqu’à un certain point dans des rapports mutuels de connexion ou de corrélation, qui peuvent être très-faibles, comme dans les animaux composés, ou dans les bourgeons d’un même arbre. Il est même, dans les animaux supérieurs, certaines parties qui ne sont point en corrélation intime, l’une pouvant être totalement supprimée ou devenir monstrueuse sans qu’aucune autre partie du corps en soit modifiée. Mais il est des cas où, lorsqu’une partie varie, d’autres varient toujours ou presque toujours avec elle. J’ai employé précédemment l’expression un peu vague de corrélation de croissance, qui peut s’appliquer à plusieurs groupes considérables de faits. Ainsi, toutes les parties du corps sont admirablement coordonnées relativement aux habitudes spéciales et au genre de vie de chaque être organisé et peuvent être regardées, ainsi que le dit le duc d’Argyll dans son Règne de la loi, comme étant en corrélation mutuelle dans ce but. Dans les grands groupes d’animaux, certaines conformations coexistent toujours ; ainsi une forme particulière d’estomac accompagne une dentition spéciale, et de pareilles structures peuvent dans un sens être considérées comme étant en corrélation. Mais ces cas ne se rattachent pas nécessairement à la loi que nous avons à discuter dans ce cha-