Page:Darwin - De la variation des animaux et des plantes sous l'action de la domestication, tome 1, 1868.pdf/256

Cette page a été validée par deux contributeurs.
240
RACES GALLINES.

Huppé, à titre de sous-races, toutes les variétés portant une touffe de plumes sur la tête, mais je doute fort que cet arrangement soit naturel, conforme aux véritables affinités, et indique bien les vrais rapports de parenté. Il est presque impossible de ne pas surévaluer l’importance des races les plus nombreuses et les plus communes, relativement à celles qui sont plus rares, et certaines races étrangères auraient peut-être été élevées au rang de races principales, si elles avaient été plus généralement répandues dans le pays. Plusieurs races offrent des caractères anormaux, c’est-à-dire différant sur certains points de ceux de tous les Gallinacés sauvages. L’essai que j’ai fait d’une division des races en normales et anormales m’ayant donné des résultats tout à fait insuffisants, j’ai dû y renoncer.


1. Race de Combat. — Cette race peut-être regardée comme la race type, car elle ne dévie que très-légèrement du Gallus Bankiva sauvage, ou, comme on l’a nommé plus correctement, ferrugineus. Bec fort ; crête droite et simple ; ergot long et aigu. Plumes serrées au corps. Queue portant le nombre normal de quatorze rectrices. Œufs souvent d’un chamois pâle. Caractère très-courageux, se manifestant même chez la poule et les poussins. Il en existe une infinité de variétés de diverses couleurs, telles que les rouges avec poitrail noir ou brun, les noires, les blanches, les ailes de canard, etc., avec les pattes de couleurs variées.

2. Race Malaise. — Corps grand, tête, cou et jambes allongés ; port redressé ; queue petite, inclinée, formée généralement de seize rectrices ; crête et caroncules petits ; lobe de l’oreille et face rouges ; peau jaunâtre, plumes serrées ; plumes sétiformes du cou étroites, dures et courtes. Œufs souvent chamois pâle. Les poussins prennent tardivement leurs plumes. Naturel sauvage. Originaire d’Orient.

3. Race Cochinchinoise ou de Shangaï. — Taille grande ; rémiges courtes, arquées, cachées dans un plumage doux et duveté ; à peine capable de vol ; queue courte, formée ordinairement de seize rectrices, se développant tardivement chez les jeunes mâles ; jambes épaisses, emplumées. Ergots courts et épais ; ongle du doigt médian aplati et large ; présence fréquente d’un doigt additionnel ; peau jaunâtre. Crête et caroncules bien développés, crâne portant un profond sillon médian ; trou occipital triangulaire, allongé verticalement. Voix particulière. Œufs rugueux, couleur chamois. Naturel très-tranquille. Originaire de Chine.

4. Race Dorking. — Taille grande ; corps carré, compacte ; un doigt additionnel aux pattes ; crête bien développée, mais de forme variable ; caroncules bien développés ; coloration du plumage variable. Crâne remarquablement large entre les orbites. Origine anglaise.

Le Dorking blanc peut être regardé comme une sous-race distincte, car c’est un oiseau moins massif.