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PRÉFACE.

Les ménageries, les jardins zoologiques et d’acclimatation devront se transformer nécessairement en laboratoires zoologiques, dans lesquels des observations et des expériences entreprises dans un but déterminé, pourront être continuées sans interruption pendant des séries d’années.

Certes je ne dédaigne point les observations recueillies jusqu’à présent sur la vie et la manière d’être d’une foule d’animaux, que l’on ne connaissait jadis que par leur pelage et leurs os. Je ne veux non plus médire des efforts que l’on a faits jusqu’à présent pour acclimater certains animaux utiles ou agréables. Nos connaissances ont été augmentées, nos basses-cours peuplées, nos parcs embellis, et le goût des études en histoire naturelle a été répandu partout. Mais tout cela suffit aussi peu aux exigences de la science actuelle, que les observations isolées en météorologie n’ont suffi pour établir les lois qui régissent l’atmosphère terrestre. Il a fallu, pour arriver à des résultats, créer des points d’observation multiples, imposer des règles uniformes pour servir de guides pendant des séries d’années aux observateurs qui se succèdent. Il faudra procéder de même pour les études zoologiques, établir des séries d’observations, se concerter pour un plan général à suivre dans les différents établissements et continuer avec obstination ces observations dans toutes les directions qui se succèdent, mais qui ordinairement ne se ressemblent pas. Aux établissements déjà existants, qui ne peuvent s’occuper en général que d’oiseaux et de mammifères, aux aquariums, encore si rares aujourd’hui, il faudrait en ajouter d’autres destinés à d’autres