Page:Darwin (trad. Barbier) — Les plantes insectivores, 1877.pdf/479

Cette page a été validée par deux contributeurs.
457
PINGUICULA GRANDIFLORA.

sur les feuilles de cette plante ; qui sont dans toute leur étendue recouvertes de glandes visqueuses disposées en larges rosaces. Quelques grains de pollen, posés sur une seule glande, suffisent pour provoquer des sécrétions abondantes. Nous avons vu aussi que les petites feuilles de l’Erica tetralix et d’autres plantes, ainsi que diverses espèces de graines et de fruits, provenant principalement des Carex, adhèrent fréquemment aux feuilles. J’ai vu une feuille de Pinguicula à laquelle adhéraient dix petites feuilles d’Erica, et trois feuilles d’un même pied qui avaient chacune capturé une graine. Les graines soumises à l’action de la sécrétion sont tuées quelquefois ; en tout cas, les rejetons qui en sortent sont toujours mal portants. Nous pouvons donc conclure que le Pinguicula vulgaris, n’ayant que de petites racines, se nourrit, non-seulement, dans une grande mesure, d’un nombre extraordinaire d’insectes qu’il capture ordinairement, mais aussi de pollen, de feuilles et de graines d’autres plantes qui adhèrent souvent à ses feuilles. On peut, en conséquence, dire que cette plante est en partie carnivore et en partie herbivore.

PINGUICULA GRANDIFLORA.

Cette espèce est si étroitement alliée au Pinguicula vulgaris, que le Dr Hooker l’a classée comme une sous-espèce. Elle diffère du Pinguicula vulgaris principalement en ce qu’elle a des feuilles plus grandes et en ce que les poils glanduleux situés près de la base sont plus longs. Mais sa constitution est aussi toute différente. M. Ralfs, qui a été assez bon pour m’envoyer des plants de la Cornouailles, m’apprend, en effet, que le Pinguicula grandiflora affectionne des sites différents, et le Dr Moore, directeur du jardin botanique de Glasnevin, m’informe qu’il se laisse cultiver plus facilement que le Pinguicula vulgaris ; il