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Fig. 1. — Drosera rotundifolia.[1]
Feuille vue de face ; grossie quatre fois.
n’étaient pas développées au moment où je les vis en auraient infailliblement pris un plus grand nombre encore. Les six feuilles que portait l’une des plantes avaient saisi chacune sa proie ; sur d’autres plantes, beaucoup de feuilles avaient attrapé plus d’un insecte. Je trouvai, en effet, sur une grande feuille, les restes de treize insectes différents. Les mouches (Diptera) sont capturées beaucoup plus souvent que les autres insectes. L’insecte le plus gros que j’aie vu saisir par une feuille est un petit papillon (Cœnonympha pamphilus) ; mais le Rév. H.-M. Wilkinson m’apprend qu’il a trouvé une grosse libellule vivante emprisonnée entre deux feuilles. Cette plante est extrêmement commune dans quelques districts ; aussi le nombre des insectes détruits par elle chaque année doit-il être prodigieux. Beaucoup de plantes causent la mort des insectes, les bourgeons visqueux du marron d’Inde (Æsculus hippocastanum), par exemple ; mais, autant toutefois que nous pouvons le savoir, sans en tirer

  1. Mon fils, George Darwin, s’est chargé de dessiner les figures du Drosera et de la Dionée représentées dans ce volume ; mon fils Francis a dessiné l’Aldrovandie et les diverses espèces d’Utricularia. Ces dessins ont été admirablement gravés sur bois par M. Cooper, 188, Strand.