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fondes des poumons, aux ganglions lymphatiques du médiastin, lesquels, en enveloppant l’œsophage, le compriment et gênent ainsi le passage des gaz allant du rumen à la bouche, de même que le retour des aliments qui sont appelés à subir la mastication mérycique. — Le ventre est affaissé, des borborygmes s’y font entendre, et des éructations fétides courent souvent le long de l’œsophage. Souvent aussi des alternatives de constipation et de diarrhée révèlent l’atonie de l’appareil digestif.

Si les femelles bovines ont été fécondées à la première période de l’affection, l’avortement est presque fatal à la seconde ; à supposer qu’elles arrivent à terme, elles maigrissent rapidement, et la marche de la maladie s’accélère d’une manière notable.

La sécrétion lactée, si intimement dépendante de l’activité des phénomènes d’absorption et d’élaboration, est sensiblement diminuée. D’autre part, le lait a perdu la plus grande quantité de ses principes nutritifs ; c’est alors surtout qu’il revêt les caractères que nous avons signalés à la période de début, c’est-à-dire qu’il est clair, bleuâtre, séreux, pauvre en matières azotées, grasses et sucrées, et chargé au contraire de substances minérales parmi lesquelles prédomine le phosphate de chaux. — Cette altération d’un des produits sécrémentitiels les plus animalisés est la preuve palpable que les forces assimilatrices de l’économie ont éprouvé une atteinte profonde, et ne s’exercent plus que dans de faibles limites.