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les Perses, entre les compatriotes du second Isaïe et le peuple de Cyrus, et dont l’histoire, quand il se trouvera un savant capable de la faire, c’est-à-dire connaissant à la fois et de première main le monde juif et le monde zoroastrien, formera un des chapitres décisifs de l’histoire des religions modernes.

Quand et de quel côté s’est fait l’emprunt ? Il faut voir tout d’abord ce que nous pouvons savoir de la date de l’une et de l’autre prière.


III


Le Namâzi Ormazd ne nous est pas arrivé dans sa forme primitive : il était d’abord écrit en pehlvi, comme le sont d’ailleurs tous les textes parsis et comme le prouvent directement plusieurs des erreurs de lecture du texte (voir p. 7, n. 1 ; p. 9, n. 5 ; p. 10, n. 6). Il a été écrit sous la dynastie nationale, sous les Sassanides (226-652) ; car depuis la chute de Yezdegerd, il n’y a plus eu un seul jour où un Parsi ait pu remercier Ormazd de voir le Khôrahi Pâdishâh, la Gloire de la royauté nationale, le Kavaêm hvarenô. Je ne sais si même à cette heure, la plus heureuse de l’histoire parsie depuis douze siècles, le Parsi le plus loyal oserait appliquer cette expression à la Majesté de la reine Victoria.

Pour la date de la prière juive, je me suis adressé à l’érudition et l’amitié de M. le grand